Visite privée en terrain humide
Visite privée en terrain humide
Le samedi 27 janvier au matin, les Amis de la Réserve du Bout du Lac étaient conviés par Asters à une visite privée du site en compagnie de Rémy, le garde des lieux. Grâce à lui, nous avons pu sortir des sentiers battus dans ce vaste espace de 84 hectares.
La pluie ayant enfin fait une pause, nous sommes une vingtaine à nous retrouver sur le parking à 9 heures, tous chaudement habillés et chaussés de bottes de pluie. Certains ont investi pour l’occasion, comme moi. D’autres ont opté pour des bottes fantaisie ou retrouvé une vieille paire, qui ne s’avérera plus tellement étanche… Il faut dire qu’il a beaucoup plu ces derniers temps et que le terrain est passablement humide !
Après un petit briefing, nous suivons Rémy, qui répond à toutes nos questions. Nous apprenons ainsi qu’il y aurait deux familles de castors dans la Réserve, soit environ 12 animaux, et une quarantaine de sangliers. Nous observons des empreintes avec intérêt, et même des crottes. Notre Réserve est une véritable mosaïque de milieux ouverts et fermés. Nous découvrons ainsi plusieurs prairies, où Rémy voit souvent des biches, entre autres. Nous sommes toutefois un peu trop nombreux pour que celles-ci se montrent ce matin, surtout qu’un photographe était déjà là avant nous. Dans la matinée, même si nous ne verrons pas de grands animaux, nous entendrons de nombreux oiseaux. Rémy nous expliquera que les grives draines et les mésanges charbonnières sont les premières à chanter en janvier, et qu’elles annoncent le printemps. Quel bonheur de les entendre ! Cet hiver très pluvieux toucherait-il à sa fin ?
Rémy nous parle du liparis de Loesel, une petite orchidée qui poussait dans la Réserve jusqu’en 2007, mais que l’on ne trouve plus, notamment en raison de l’abondance de molinie, une plante des marais très présente dans la Réserve. Cette graminée, aussi nommée « paille des marais », est utilisée en vannerie, comme nous l’explique Martine. Trois carrés sont régulièrement débroussaillés pour que le liparis puisse y revenir, pour le moment sans succès. Nous tombons ensuite sur un endroit où du bois a été coupé. L’occasion pour Rémy de nous rappeler que la Réserve appartient à de nombreux propriétaires, qui peuvent couper le bois sur leur parcelle en respectant des règles bien précises.
Nous avons l’occasion d’observer la trace laissée par un blaireau, avant d’arriver à l’Eau morte, que nous n’avions pour la plupart d’entre nous jamais vue de ce côté. Le terrain est très mouillé et la berge fragile, en raison des récentes crues. Rémy nous explique que cette rivière a une dynamique naturelle, ce qui est rare. Son lit change de place, et la partie que nous observons pourrait bien devenir un bras mort. Nous parlons aussi des embâcles. Il s’agit d’une accumulation naturelle de matériaux apportés par l’eau, qui sont en général laissés en place.
Joël ramasse des déchets dans la prairie… Nous n’en avions encore pas vu ce matin, mais c’est ici qu’ils se cachaient. Nous prenons systématiquement des sacs poubelles à chaque sortie dans la Réserve, car on y trouve malheureusement presque toujours quelque chose à ramasser, notamment du plastique. Nous repérons une grosse poubelle dans la rivière, coincée dans des branchages, mais il faudra des moyens plus importants pour la sortir de là, peut-être à l’occasion du prochain nettoyage prévu pour le 15 mars au matin.
Rémy nous indique que cette prairie se trouve sur un secteur de remblai des années 60 et 70, où pousse une autre orchidée, l’ophrys abeille. Il y a également des tâches de renouée du Japon, cette plante invasive que l’on cherche à éliminer par différentes techniques, que Rémy nous décrit.
Nous terminons cette visite au petit port de Glières, où le castor est passé avant nous. Nous observons les cormorans et deux hérons sur les pieux qui protègent les roselières. Le soleil ne s’est pas levé et nous avons les pieds gelés, mais tout le monde a apprécié ce moment entre Amis. Merci Rémy pour ce partage !